La scène se déroule dans la nuit du 31 Janvier au 1er Février 2023. C’est ce jour là que le père de la jeune youtubeuse irakienne Tibal Al-ali a décidé de mettre fin aux jours de sa fille de 22 ans. Ce meurtre a suscité l’émoi en Irak, pays largement patriarcal où les féminicides commis au nom de l’honneur ne sont pas rares.
Selon Saad Maan porte-parole du ministère de l’intérieur, la police avait auparavant tenté une médiation entre la jeune femme et ses proches pour « résoudre de manière définitive le conflit familial » les opposants.
Dans un enregistrement de leurs conversations partagés sur les réseaux sociaux ont peut entendre combien son père est ulcéré que Tibal Al-ali vive seul en Turquie. Cette dernière accuse alors son frère de l’avoir harcelée sexuellement.
Saad Maan a expliqué que qu’une unité de police suivant les questions de société était intervenue. Au lendemain d’une première rencontre, nous avons été surpris par la nouvelle du meurtre par son père, qui a fait des aveux initiaux après s’être livré à la police a-t-il précisé. Un responsable des services de sécurité de diwaniya a confirmé que les » différends familiaux » remontant à 2015 serait à l’origine du drame.
La famille s’étant rendu en Turquie en 2017. Mais au moment de rentrer en Irak, la jeune victime avait refusé de se joindre à ses proches. Elle vivait depuis lors toutes seul en Turquie, selon ce responsable s’exprimant sous couvert d’anonymat. Son meurtre ayant eu lieu alors qu’elle était en visite en Irak.
Sur son compte Youtube la jeune femme partageait des vidéos de son quotidien dans lesquelles apparaissaient très souvent son fiancé.
Le drame a provoqué un tollé et des militants ont appelé à manifester dimanche devant le tribunal de Bagdad.
Dans une société irakienne, largement patriarcale, avocates et militantes luttent pour défendre des femmes souvent, piétinés. Elles dénoncent l’inaction des autorités faces violences domestiques, aux mariages précoces et aux crimes dits « d’honneur”.
« Les femmes dans nos sociétés sont les otages de coutumes arriérés en raison de l’absence de lois dissuasives et de mesures gouvernementales qui ne sont pas à la hauteur de l’ampleur des violences domestiques ». À déplorer sur Twitter l’ancienne députée kurde Ala Talabani.
« Tant que les autorités irakiennes n’auront pas adopté de législation assez solide pour protéger les femmes et les filles des violences sexistes, nous continuerons à être des témoins de meurtres aussi épouvantables que celui de Tibal Al-ali » a réagi vendredi Aya Majzoub, directrice régionale adjointe à Amnesty International.
En somme le décès de la jeune femme a déclenché une vague de colère dans un pays où les violences domestiques ne sont pas criminalisées d’après les internautes cette situation laisse très franchement perplexe la communauté du fait de l’absence de l’état de droit et le non-respect des droits des personnes.